Louis XV attribua à Nicolas-Alexandre de Ségur le surnom de Prince des Vignes, séduit par le caractère hors norme du personnage qui, à 21 ans, possédait déjà les grands crus les plus prestigieux (Lafite, Latour, Calon et Mouton) ainsi que d’autres propriétés dans le Médoc et les Graves.
De Ségur : un passionné de grands vins
Né à Bordeaux le 20 octobre 1697, Nicolas-Alexandre de Ségur l’unique héritier d’une lignée de passionnés. Le grand-père paternel, Jacques, est à l’origine du vignoble de Lafite dès la seconde moitié du XVIIème siècle. Côté maternel, la famille possédait Latour.
En 1716, Nicolas-Alexandre de Ségur épouse Charlotte Emilie Le Fèvre de Caumartin, héritière de Calon à Saint-Estèphe. La même année, il acquiert Mouton et détient alors un patrimoine viticole dont le prestige ne sera jamais égalé au cours des siècles.
Un propriétaire attentif à la qualité de son patrimoine vinicole
Éminent président du Parlement de Bordeaux, il trait de substantiels revenus de ses vignobles, plus de 100.000 livres par an des seuls domaines de Latour et Lafite. Perfectionniste, il apportait les plus attentifs soins à ses vignes afin d’en extraire les grands vins que Richelieu, lui-même, introduisit à la Cour. Son nom demeure aujourd’hui car, outre l’étendue de son patrimoine viticole, il est à l’origine de la séparation définitive des vignobles contigus de Lafite et de Mouton et de leur profonde distinction stylistique.
Richissime, de Ségur n’en restait pas moins passionné de la vigne. Détail subtil qui acheva de séduire le roi, les boutons de son habit n’étaient pas, comme de coutume dans la noblesse, des diamants, mais des pierres taillées et polies de son vignoble.
Auteur : Aurélien Grevet
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