Nous vous proposons une virée inhabituelle dans le vignoble tchèque, une région viticole aujourd’hui confidentielle, alors que ses origines remontent à l’époque romaine.
Vin tchèque, une histoire de Romains et de moines
La viticulture se développa dans la région à partir de la fin du IIIe siècle, après que l’empereur Probus annulât l’interdiction établie par Domitien de planter des vignes au nord des Alpes. Comme partout en Europe, les ordres religieux et notamment les Cisterciens jouèrent un rôle essentiel dans le développement des vignobles.
Le vin tchèque connut ses heures de gloire au XVIe siècle avant que les incessants conflits en Europe centrale, jusqu’au début du XXe siècle, n’amenuisent la main d’œuvre locale dont il dépendait.
L’entrée dans l’Union Européenne en 2004, et sa préparation depuis la fin des années 1990, permit une restructuration et une amélioration des pratiques viticoles.
Le vignoble tchèque… ou plutôt morave
Les derniers chiffres de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin attestent de la modestie du vignoble tchèque qui ne couvre de 17 930 hectares, superficie à comparer aux 969 000 hectares espagnols, 793 000 français, 103 000 allemands, ou encore aux 49 000 autrichiens.
Les vignes tchèques sont pour l’immense majorité situées en Moravie, au sud-est du pays, quelques parcelles d’à peine quelques centaines d’hectares au nord de Prague en Bohême complètent le tableau.
Ce vignoble est l’un des plus septentrionaux d’Europe et subit un climat continental aux hivers froids et prolongés et aux étés marqués par la chaleur et de faibles précipitations. Les parcelles les plus protégées par la topographie sont donc privilégiées afin d’assurer au cycle végétatif des conditions favorables suffisamment longues.
Les vins tchèques peinent à trouver leur place au pays des buveurs de bière
La production de vin tchèque est aux deux tiers tournée vers les vins blancs dont les principaux cépages utilisés sont le müller-thurgau, le veltlínské zelené (équivalent du grüner veltliner autrichien) et le riesling.
Pour les rouges, le svatovavřinecké (ou saint-laurent) est majoritaire, le pinot noir (rulandské modré) y est également très prisé par les vignerons inconditionnels du style bourguignon.
Le volume total de production de vin tchèque est, à l’image de la taille du vignoble, modeste avec 645 000 hectolitres en 2018, contre 54,8 millions en Italie, 48,6 millions en France, ou encore 2,8 millions en Autriche (chiffres du rapport 2019 de l’OIV).
Cette production est presque exclusivement destinée au marché local, les exportations ne représentent en effet que 78 000 hectolitres par an. Le dynamisme de la consommation nationale de vin est limité par l’attrait qu’exerce la bière auprès de la population tchèque qui, avec ses 150 litres par habitant et par an, est la plus importante consommatrice mondiale de cette boisson.
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Auteur : Aurélien Grevet
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