La polémique ne cesse de croître autour du système bordelais de vente de vin en primeur. Alors que cette question se pose discrètement de plusieurs semaines déjà, des acteurs majeurs du marché remettent publiquement en cause cette institution.
Des débats sur la validité des ventes de vin en primeur
Les langues se sont déliées au sujet de la vente de vin en primeur, lors d’un débat organisé par Tim Atkin au Wine Fair de Londres, laissant poindre colère et frustration. Tom Hudson, représentant la vénérable maison de négoce britannique Farr Vintners, déclarait simplement : « l’idée même d’acheter actuellement en primeur est nulle et non avenue.
Il s’explique : « pourquoi les gens achèteraient-ils du vin en primeur quand ils peuvent le faire plus tard et moins cher. La vente en primeur n’est pas morte, nous pouvons revenir en arrière, mais il faut être plus réaliste. »
Le vin en primeur serait un mauvais investissement
Un article de Will Lyons, publié dans le Wall Street Journal, indiquait qu’un collectionneur qui aurait acheté, chaque année en primeur depuis 2009, une caisse de chaque 1er Grand Cru Classé aurait perdu plus de 40.000 euros. Présent au débat de Londres, le journaliste s’insurgeait des « montants stupéfiants » que ces pertes représentent.
Les négociants en vin réclament un retour aux niveaux de prix des Primeurs 2008 alors que les propriétaires ne semblent pas vraiment s’y résoudre. Christian Seely, directeur général d’Axa Millésimes, refuse les analyses catastrophistes autour de la campagne 2013, préférant évoquer une situation contrastée selon les châteaux. Il n’hésite pas à reporter la responsabilité des difficultés rencontrées ça et là sur les médias. Sortira-t-on de cette impasse ? Rendez-vous en avril 2015.
Auteur : Aurélien Grevet
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