Dans un classement réalisé par le site de référence WineSearcher, il apparaît que sept des dix vins les plus chers au monde sont de grands vins bourguignons. De même, au cours des trois années, alors que le marché perdait de 30 à 40%, les grands crus de Bourgogne affichèrent une forme éclatante avec une appréciation des prix de 15%.
Une spéculation sur les grands Bourgogne ?
Ces constatations couplées à l’observation d’une baisse de l’indice des grands vins de Bourgogne Burgundy 150 du Liv-ex depuis janvier (-2,5% contre -5,5% pour le Liv-ex 100, référence du marché) ainsi qu’au recul de la proportion des grands crus bourguignons dans l’ensemble des échanges du Liv-ex (4,7% au premier semestre 2014 contre 7% en 2013) conduisent certains experts londoniens à s’interroger sur l’existence d’une bulle spéculative.
La rareté des grands crus de Bourgogne séduit
Nous ne partageons pas ces inquiétudes qui nous semblent occulter une donnée essentielle distinguant Bourgogne et Bordeaux : la rareté. À titre d’exemple le grand cru Romanée Conti du Domaine de la Romanée Conti ne compte que de 3000 à 6000 bouteilles par an contre 300.000 pour Lafite Rothschild.
De plus, les marchés émergents, l’Asie en tête, ne découvrent que progressivement les grands bourgognes, se concentrant pour l’instant sur les vins du Domaine de la Romanée Conti et ceux d’Henri Jayer. Le potentiel de croissance de la demande en grands vins demeure, selon nous important.
Enfin, il convient de souligner une autre distinction entre le retournement du marché des grands crus bordelais à l’été 2011 et la situation actuelle des bourgognes : la violence du phénomène. Il nous semble que nous assistons plus à une consolidation des cours à la suite d’une forte hausse qu’à une inversion de tendance.
Auteur : Aurélien Grevet
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