Ce serait au tour des grands crus bordelais de subir les foudres des journalistes. Bashing par-ci, bashing par-là. Le terme est décidément à la mode. Nos illustres politiques ne seraient pas les seuls visés. Et c’est peu dire que cela ne plaît pas au célèbre consultant Michel Rolland.
Une défense sans nuance des grands crus bordelais
Dans un accès de colère digne des scènes cultes d’Audiard, la stature d’un Gabin ou d’un Ventura en moins et une pointe de vulgarité en plus, le pape bordelais de la vinification ne cachait son envie d’envoyer quelques journalistes en orbite :
« Il n’y a pas d’antidote à la connerie. Elle est de plus en plus monumentale. Pour moi, 2015 est un très grand millésime. Il y a trop de cons pour s’en apercevoir. On s’en apercevra dans dix ans, comme d’habitude. On est dans un monde sans couilles, on vit avec des sans couilles. Point à la ligne. Il n’y a pas un journaliste qui s’en apercevra. De toute façon, il n’y a pas un journaliste qui a du poids dans le monde aujourd’hui. On n’en a rien à cirer des journalistes. Ça n’a rien à voir avec le marché. Ils peuvent dire, écrire et penser ce qu’ils veulent, tout le monde s’en fout comme de l’an quarante ! Quand ils sauront ça, peut-être commenceront-ils à devenir humbles. Pas à devenir intelligents, car ce sera difficile, mais à raisonner différemment. »
Les Châteaux bordelais surtout victimes de leurs pratiques
Si nous reconnaissons à Michel Rolland la finesse de son analyse concernant le manque d’originalité d’une partie de la presse spécialisée, certainement inspirée par le concept de « circulation circulaire de l’information » de Pierre Bourdieu, il nous semble important de rappeler que le principal grief contre la place de Bordeaux tient, non pas à la qualité de la production, mais à l’incohérence de la politique tarifaire.
Concernant ce fameux marché, une petite précision de tout même : qui, à la même époque l’année dernière, mena la fronde contre la politique tarifaire de Bordeaux ? Un troupeau de journalistes incompétents, ou le rassemblement des principaux négociants en grands crus britanniques ? Avec la perspective du Brexit, ces derniers sont peut-être d’ores et déjà exclus du marché !
Auteur : Aurélien Grevet
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