Annoncé comme le quatrième millésime du siècle du nouveau millénaire (après 2000, 2005 et 2009) l’année 2010 fut marquée par l’envolée de la cote de ses vins lors de la campagne des primeurs qui suivit. Quelques mois après, les cours s’effondraient. Quelle est la situation actuelle ?
Moins 50 % pour la cote de vins comme Lafite Rothschild
Au moment de la commercialisation en primeur des grands crus de 2010, au printemps 2011, le marché était proche de sommets jamais atteints, notamment du fait de l’impulsion de la demande chinoise. Mais à l’été 2011, la croissance tonitruante des dernières années s’avéra être une bulle spéculative qui implosa littéralement. En moyenne, les grands vins bordelais de 2010 subirent une baisse des cotations de l’ordre de 20 %. Si certaines productions confidentielles extrêmement prisées ne furent pas affectées, bien au contraire (la cote de Le Pin 2010 augmenta par exemple de près de 50 % en 3 ans), d’autres grands noms assistèrent, impuissants, à une baisse des cours de plus de 50 %, Lafite Rothschild en tête.
Certaines hausses de cote du millésime 2010 pourraient annoncer une reprise
Depuis plus de 3 mois, le millésime 2010 est le plus échangé sur la plateforme du Liv-ex. Ce regain d’intérêt du marché se traduit-il pour autant par une reprise des cours ? Globalement non, l’écart entre les prix de sortie et les cours actuels est désormais de -19,7 % contre -19,8 % à l’été 2014. Cependant, plusieurs grands crus affichent de belles performances depuis les plus bas du marché de l’été 2014. Montrose 2010 occupe la première place de ce classement, avec un gain de près de 17 % en un peu plus d’un an, Angélus suit avec 16,1 % de hausse et Beychevelle complète le podium (+15,6 %).
Sont-ils les précurseurs d’une hausse plus générale de la cote des vins bordelais de 2010 ? Les prochains mois seront décisifs.
Auteur : Aurélien Grevet
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