Un niveau record pour l’exportation du vin français a été atteint en 2015. Mais, au-delà de l’effet d’annonce, les résultats sont pour le moins mitigés.
Près de 8 milliards d’euros de vente à l’exportation pour les vins français
La Fédération des exportateurs de Vins et Spiritueux annonçait en conférence de presse, mercredi 10 février, que la filière a atteint un niveau historique par rapport au précédent record de 2012. Le chiffre d’affaires s’élève à 11,7 milliards d’euros, dont 7,9 milliards pour les vins. Cela représente une hausse de 8,7 % par rapport à 2014, et 1,6 %, en euros constants. Les vins et spiritueux occupent ainsi le deuxième rang parmi les excédents de la balance commerciale française, avec un solde positif de 10,4 milliards d’euros. La première place étant toujours occupée par l’aéronautique (22, 8 milliards d’euros d’excédent).
Deux produits sont particulièrement flamboyants : le champagne (+ 12,1 % à 2,69 milliards €) et le cognac (+ 19,6 € à 2,6 milliards €). À eux deux, ils représentent plus des deux tiers de la hausse en valeur des exportations.
Cette croissance de l’exportation du vin français est directement liée à l’évolution positive des taux de change, l’euro baissant nettement face aux devises des principaux partenaires commerciaux, – 16 % par exemple face au dollar.
Pour les vins, les États-Unis occupent de loin la première place des marchés importateurs (1,3 milliard, soit une augmentation de 24,5 % par rapport à 2014). Les exportations vers la Chine (5e rang) croissent également largement : + 21,8 % à 513 millions d’euros. Parmi les 20 premiers marchés d’exportation du vin, seule l’Allemagne recule : – 11,6 % à 687 millions d’euros.
Mais une baisse en volume de l’exportation de vin français
Ces bons résultats en valeur masquent cependant une tendance bien moins enthousiasmante en termes de volumes et de parts de marché. Avec 188 millions de caisses, le volume d’exportation du vin français a baissé de 3,6 % en 2015, pour la troisième année consécutive. Seules les ventes des 2 produits phares, champagne et cognac, augmentent en volume, respectivement + 4,8 % et + 9,4 %. En trois ans, les exportations de vins tranquilles de 16 millions de caisses (1,4 million d’hectolitres), soit, chaque année, 25 % des exportations de Bordeaux.
Les vins français les plus touchés à l’exportation sont ceux d’entrée de gamme, sans indication géographique (IG) : – 16,6 % pour les vins sans IG avec cépage et – 13,6 % pour les vins sans IG sans cépage.
Sur ces petits prix, la concurrence des vins du Nouveau Monde est féroce.
Auteur : Aurélien Grevet
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