Une campagne des Primeurs de Bordeaux 2020 réussie pour les Châteaux

Une campagne des Primeurs de Bordeaux 2020 réussie pour les Châteaux

La campagne des Primeurs 2020 de Bordeaux s’achève début juillet sur un constat plutôt positif, notamment du point de vue de la santé du marché international des grands crus. Malgré une hausse sensible des prix, de 20 à 50% par rapport aux Primeurs 2019, les transactions semblent généralement fluides.


La qualité du millésime 2020 bordelais annonçait une campagne de primeurs à la hausse

Les Primeurs 2020 de Bordeaux se caractérisent par des critiques qualitatives dithyrambiques qui générèrent, sans surprise, une hausse des prix. Dès le printemps, et la publication des excellentes notes de dégustation, tous les observateurs anticipaient une augmentation tarifaire des Primeurs 2020, la seule interrogation consistait à en déterminer l’ampleur.

Beaucoup de Châteaux considéraient que 2019 avait constitué une trop bonne affaire. Si les domaines ruminaient encore les bénéfices perdus, la politique tarifaire de 2019 avait, du point de vue du négoce, apporté un souffle bienfaisant sur un marché des grands vins extrêmement compliqué.

Il est intéressant de noter que la hausse fut d’abord contenue, aux alentours de 20%. Contenue, du moins du point de vue des Châteaux. Pour les autres acteurs du marché des grands crus, le niveau maximal d’augmentation avoisinait ce seuil de 20%. Dans ses différentes analyses, la plateforme londonienne du Liv-ex considérait par exemple plusieurs hypothèses à +5%, +10% et +20%.

Après un démarrage raisonnable, la campagne de primeurs 2020 s’est emballée

Lafite Rothschild se positionna très tôt (le 11 juin), contrairement aux habitudes qui veulent que les 1ers crus ne sortent qu’en fin de campagne. À 475 euros cette propriété iconique de Pauillac augmentait son tarif de 20% par rapport à 2019, hausse compréhensible du fait du changement radical de contexte économique. Ausone suivait le 15/06 à 500€ (+20%).

Très vite le mouvement haussier des Primeurs s’emballa : Lynch Bages sortit à 90 euros (+36.4%), Pontet Canet à 74,40 euros (+28.3%), Margaux à 432 euros (+30%), Cos d’Estournel à 150 euros (+36.4%), Montrose à 128 euros (+33%).

Puis la barre des 40% de hausse fut franchie avec Ducru Beaucaillou à 160 euros (+40.4%), Palmer à 240 euros (+49.1%), Mission Haut Brion à 252 euros (+40%), Léoville Las Cases à 198 euros (+43.5%), Léoville Poyferré à 72 euros (+46%), ou encore Mouton Rothschild à 432 euros (+53%), Haut Brion à 432 euros (+53%), deux propriétés qui avaient été, il faut le reconnaître, particulièrement raisonnables pour les 2019.

Palme des hausses, Petit Village 2020 à 90 euros dont les nouveaux propriétaires assument sans complexe les 97% d’augmentation par rapport aux 2019.

Par prudence, les domaines moins prestigieux restreignent les quantités mises en primeur sur le marché

S’il ne fait aucun doute que le marché des grands crus qui affiche, depuis le début 2021, une excellente forme, absorbera aisément les hausses tarifaires des domaines les plus prestigieux (Mouton Rothschild dépasse déjà les 500 euros sur le marché secondaire), nul ne peut avoir autant de certitude pour les autres propriétés au niveau juste inférieur.

Ne s’y trompant pas et tirant des leçons de la campagne délicate de 2016, autre excellent millésime, de nombreux propriétaires ont restreint les stocks mis en vente en primeur. Chez Clos d’Estournel les volumes alloués aux primeurs ont diminué par exemple de 25%.

 

Auteur : Aurélien Grevet

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Crédit image :  FreeProd – Adobe Stock

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