La vente des grands crus « Château Mouton Rothschild : en direct de la propriété » qui s’est tenue chez Sotheby’s Hong Kong, fin janvier, a atteint des records. Le montant des enchères cumulées multiplie par plus de deux les estimations préalables à l’événement.
Une vente à succès pour le château de grands crus
Les chiffres de la vente de grands crus sont édifiants : 100% des lots ont trouvé preneur, dont 93% au-dessus de l’estimation haute, pour un total de plus de 32 millions de HK$ (3,6 M€). Parmi les lots les plus prestigieux, citons une bouteille de 1870, un magnum de 1945, 3 bouteilles de 1959, 3 autres de 1961, 6 magnums de 1982 et un nabuchodonosor (15l) de 2000 adjugé à plus de 103.300 euros.
La traçabilité des grands crus fait-elle monter les enchères ?
La date de la vente de grands crus a été parfaitement choisie : 2 semaines avant le Nouvel An Chinois inaugurant l’année du bélier, l’emblème du Château Mouton Rothschild. L’envolée des prix s’explique aussi par la traçabilité parfaite des grands crus proposés. Plus encore que tout autre, le marché chinois souffre de la contrefaçon, et il nous semble logique que les acheteurs, professionnels ou collectionneurs, aient accepté de payer cette garantie d’authenticité et de conservation.
Demeure néanmoins la question de la proportion prise par l’emballement des enchères. Prenons l’exemple des six magnums de Mouton 1982 adjugés à près de 50.000 euros (441.00 HKD). Il est possible d’en acheter une caisse identique, chez des négociants européens renommés, établis depuis plusieurs décennies, à moins de 20.000 euros. La plus-value d’une traçabilité parfaite par rapport à une extrêmement fiable pourrait donc se chiffrer à +125%. La question se pose. Mais le marché des grands crus est-il toujours raisonnable ?
Auteur : Aurélien Grevet
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