Comme chaque année, les dégustations des primeurs de Bordeaux débutèrent aux premiers jours d’avril. Et cette fois, l’enthousiasme est de mise grâce à l’excellente qualité, presque unanimement reconnue, du millésime 2015.
Un grand millésime 2015 pour les primeurs de Bordeaux
Plus pertinent dans ses compétences œnologiques que comme polémiste, Michel Rolland résume parfaitement l’avis général :
« Il y a de quoi s’enthousiasmer, c’était de grands raisins et c’est un grand millésime avec des vins précis, meilleurs que ceux que l’on a jamais fait. (…) Pour le comparer dans l’échelle des grands millésimes, on a la puissance des 2005, des tanins très soyeux, de la densité et de la belle longueur et la rondeur et le charme solaire des 2009 ».
Du croquant, du fruit et déjà beaucoup d’élégance, le tout doté d’un grand potentiel de garde, il n’en faut pas plus pour attirer les foules et rendre le sourire à une profession en proie aux difficultés depuis plusieurs années et millésimes incertains.
Une sortie de primeur à Bordeaux sans Robert Parker
Les notes des critiques sont désormais attendues avec impatience, même si l’absence de Robert Parker se fait cruellement ressentir et crée un relatif manque de lisibilité. À l’époque de Parker, une seule comptait et faisait les prix. Aujourd’hui les avis de Jancis Robinson, James Suckling, Neal Martin ou Antonio Galloni sont aussi déterminants les uns que les autres, et si l’on gagne en précision et en diversité, on perd également en visibilité.
Cependant avec la qualité du millésime 2015, la question est déjà tranchée : les prix augmenteront. Avec le retour en force des acheteurs américains et le ratio euro/dollar qui leur est favorable, tout le monde comprendra une hausse raisonnable des prix des primeurs de Bordeaux 2015.
Espérons simplement que cette dernière soit effectivement raisonnable.
Auteur : Aurélien Grevet
Image © karelnoppe – fotolia.com