Poursuite de notre invitation de la Maison Joseph Drouhin, après notre première étape aux Clos des Mouches. Nous regagnions le centre de Beaune afin de visiter le fief historique de la famille Drouhin, arpenter les caves, puis partager un déjeuner à l’image du Domaine, raffiné et convivial.
Les caves de la Maison Joseph Drouhin sont ancrées dans l’Histoire
Attenantes à la basilique Notre-Dame de Beaune, la Maison Drouhin et ses caves sont des lieux empreints d’Histoire. En entrant dans l’œnothèque, un mur en arête-de-poisson se démarque, vestige des remparts érigés entre 372 et 377, appelés Mur d’Aurélien. Le Castrum que ces murs protégeaient constitue l’embryon de la future ville de Beaune.
Les caves s’étendent sur plus d’un hectare et offrent un voyage à travers les siècles. De la Cave de la Collégiale et ses voûtes gothiques, au Cellier des Rois de France qui, à l’époque de sa construction au XIIIe siècle, appartenait encore aux Ducs de Bourgogne qui en édifièrent un nouveau au XVe siècle, tout ici illustre les liens puissants qui unissent la culture de la vigne et du vin à celle de l’esprit.
A la Maison Joseph Drouhin, une des premières femmes maître de chai
Une anecdote relatée autour de l’impressionnant pressoir à roue de la cuverie des Chanoines, construit en 1570, est significative de la modernité et de l’avant-gardisme qui imprègnent la culture de la Maison Drouhin. Ce pressoir ne fut utilisé qu’à trois occasions depuis la Révolution française, en 1980 pour fêter le centenaire du Domaine, en 2000 pour célébrer le nouveau millénaire, et en 2005 pour le 125e anniversaire, mais surtout afin d’honorer les femmes de la Maison, notamment Véronique Drouhin, œnologue et gardienne du style Joseph Drouhin, et Laurence Jobard maître de chai entre 1976 et 2005, l’une des premières femmes à occuper de telles responsabilités dans un grand domaine. Cette dernière contribua activement à la conversion à la biodynamie dès 1988.
Nous avons dégusté !
Pour conclure cette visite, une table de dégustation avait été dressée, au détour d’une voûte, avec 5 blancs et 5 rouges de 2017, représentatifs de la richesse de la gamme. Avec évidemment plus ou moins de complexité et de profondeur en fonction du climat, ces cuvées affichèrent une trame commune de finesse et d’équilibre.
S’il n’est pas surprenant de trouver un tel niveau de qualité dans un Puligny-Montrachet 1er Cru les Pucelles ou un Pommard 1er Cru Épenots, le Montagny 1er Cru et le Maranges 1er Cru confirmèrent la capacité de la Maison Joseph Drouhin à vinifier des cuvées de qualité sur des terroirs moins prestigieux.
Une surprise nous attendait pour clore cette dégustation avec l’arrivée de Jean-Paul Dumond, directeur commercial de la Maison, qui fêtait ce jour-là son anniversaire et soignait son entrée en scène avec un Chassagne Montrachet 1er Cru Morgeot du Marquis de Laguiche 2004. Issu d’un sol plus argileux que le Clos des Mouches dégusté pour commencer la journée, ce cru d’exception se caractérise par un style plus gras, plus onctueux, mais tout aussi complexe et harmonieux.
Un déjeuner d’anthologie à la Maison du Chanoine
Il était alors temps de rejoindre la surface et la Maison du Chanoine, où nous attendait un déjeuner concocté par Christophe Quéant, chef étoilé du Carmin à Beaune. Là encore, nous étions gâtés, un Puligny-Montrachet 1er Cru Chalumaux 2014 accompagnait d’exquises Saint-Jacques aux cèpes. Pour le bœuf Wellington qui suivait, nous débutions avec un de Nuits-Saint-Georges 1er Cru Roncière 1995 et continuions avec un Romanée-Saint-Vivant 1995. Ces 2 magnums illustrèrent l’immense potentiel de garde des grandes cuvées de la Maison Drouhin.
Pour terminer ce joyeux repas, une fois n’est pas coutume en Bourgogne, Jean-Paul Dumond nous offrait, pour célébrer son anniversaire, le plaisir de partager un autre monument, mais de Bordeaux celui-là et sans égal, un Yquem 2006.
Ainsi s’achevait une dure journée de labeur… comme on aimerait en voir plus souvent !
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Auteur : Aurélien Grevet
Image © Vinoptimo