Lors de la récente présentation à Londres du millésime 2012 du domaine de la Romanée-Conti, Aubert De Vilaine regretta les prix stratosphériques des grands crus de son domaine, estimant que ces tarifs prohibitifs le placer dans l’univers du luxe, là « où nous n’aimons pas être » affirma-t-il.
Le domaine de la Romanée-Conti : une recherche de la qualité
Depuis de nombreuses années, le célèbre gérant du Domaine de la Romanée Conti, bien plus animé par la recherche de l’extrême qualité que par la course à l’argent, conspue la spéculation du second marché, contre laquelle il reconnait cependant être impuissant.
Dans nos dernières actualités, nous vous reportions les records éphémères atteints par les prix de ces grands crus. Chaque mois, ils semblent vouer à se renouveler. Ainsi, la maison de ventes aux enchères Sotheby’s indiquait récemment qu’elle avait vendu des bouteilles de Romanée-Conti en 2014 pour près de 9 millions de dollars, soit 23% de plus qu’en 2013.
Début février, 6 bouteilles de Romanée Conti 2005 trouvaient acquéreur chez Acker Merall Hong-Kong à près de 100.000 US dollars.
Le gérant du domaine de la Romanée-Conti n’apprécie pas cette tendance haussière
Cette évolution perpétuellement haussière des prix du Domaine de la Romanée-Conti le chagrine car elle s’oppose à sa vision hédoniste des grands vins : « Nous ne voulons pas être comme Bordeaux. Notre politique est certes de vendre nos vins à des prix élevés, à des gens qui en reconnaitront le sens, mais qui permettent néanmoins au consommateur de les acheter et de les boire, même pour le cru Romanée-Conti ».
Si l’intention est plus que louable, elle semble cependant difficilement pouvoir influencer l’évolution d’un marché qui ne fixe ses prix que par la seule loi de l’offre et de la demande. Rançon de la gloire d’une quête désintéressée d’excellence décalée dans l’époque.
Auteur : Aurélien Grevet