Parmi les Premiers Grands Crus Classés du Médoc, le Château Latour se distingue par sa régularité et sa puissance. Opulent et concentré, il est reconnu pour son aptitude à la garde. En 1961, la nature accrut encore la qualité de ce vin grâce à de faibles rendements et une excellente maturité des raisins.
1961 une année historique pour Latour
En 1961, après un début d’année étrangement chaud, le gel saisit à trois reprises la vigne entre le 17 et le 29 mars. Une première sélection draconienne du raisin s’opéra. Le mois de mai ensoleillé accéléra la floraison, mais au moment de la fécondation, période la plus délicate pour ces plantes, une baisse massive des températures entraina une importante coulure des vignes.
Pour le Château Latour, il devint certain que les vendanges seraient minimes en termes de quantité. À peine 63 tonneaux furent produits contre 156 l’année précédente. Les faibles rendements (8 hl/ha en 1961), favorables à une belle concentration, sont souvent un gage de qualité pour le vin.
L’excellente maturité des raisins fut assurée par des conditions climatiques estivales optimales pour la végétation en 1961, chaudes et ensoleillées. L’absence totale de pluie et le vent sec du sud, desséchant les fruits, accrurent encore la concentration que recherche tout viticulteur.
L’art de la vinification du Château Latour
Le savoir-faire légendaire des maîtres de chai du Château Latour acheva la réalisation de ce cru littéralement exceptionnel. Le plus grand depuis 1928 et inégalé depuis. Les privilégiés qui l’ont dégusté décrivent un cru d’une incroyable jeunesse doté d’une robe sombre et dense, d’un nez raffiné et épicé, promettant encore quelques années de garde.
En bouche, le Château Latour 1961 s’impose par sa concentration, sa stature et une finale aussi complexe que longue. Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde, évoque avec émotion « ce sentiment d’avoir affaire à une œuvre d’art ».
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Auteur : Aurélien Grevet
